#21
OCTOBRE - DECEMBRE 2011
Couverture nationale
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L'ÉDITO
Nathalie Kosciusko-Morizet est encore, à l’heure où nous écrivons ces lignes (formule consacrée dans la presse pour expliquer au lecteur qu’un journal s’inscrit dans le mouvement perpétuel), ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Dans ce panel de fonctions que suppose l’appellation contrôlée de son ministère, elle a en charge la problématique du climat. Chaud devant…
De passage en Bourgogne, elle devient un soir d’octobre la présidente du chapitre des Vendanges au château du Clos de Vougeot. En présence de deux ministres anglais, quelques heures seulement après la victoire du XV de France face à l’équipe d’Angleterre en quarts de finale de la Coupe du monde, elle sent bien qu’il faut avoir le verbe haut tout en sachant garder un peu de retenue. La notion toute bourguignonne des climats était encore pour elle, avant de venir jouer sa carte ministérielle au milieu des vignes, assez confuse. Faisant l’aveu de son ignorance, sans perdre pour autant une once de dignité, la représentante du gouvernement s’exprime avec décontraction. Eh bien oui, Madame le ministre, un climat, en Bourgogne, c’est cette petite composante d’un terroir, unique en son genre, inimitable, qui allie la géologie, l’exposition et le savoir-faire du vigneron. C’est même l’objet d’une ambition essentielle : la reconnaissance par l’Unesco.
NKM s’en est rendue compte sur place : l’union sacrée est de mise dans cette démarche vers l’universalité. En janvier prochain, entre le fief d’un sénateur-maire, François Rebsamen, fraîchement promu à la présidence du groupe socialiste du Sénat, et celui d’un député-maire UMP de Beaune, Alain Suguenot, chantre de la bonne politique du vin en France, la complicité est totale. Elle comprend du même coup que ses problèmes de température au chevet d’un monde malade de ses dérives environnementalistes n’ont rien à voir avec ce qui préoccupe le plus actuellement la population burgonde. En témoigne cette grande Saint-Vincent tournante de janvier 2012, qui réunira dans un élan commun et sous la seule et unique autorité de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, les villes de Dijon, Nuits-Saint-Georges et Beaune.
Alors, sans doute éclairée par un ciel bienveillant, NKM conclut son intervention par une pirouette d’anthologie qui résume à elle seule tout le défi que représente aujourd’hui la démarche bourguignonne : « Dans mon ministère, nous voulons défendre le climat. Nous n’y arrivons pas vraiment. Vous, vous en défendez plus d’un millier. Vous êtes mes héros ! » Dont acte.
”
Dominique Bruillot
AU SOMMAIRE
La Saint-Vincent tournante 2012 sera placée sous le signe des Climats. Pour la première fois de son histoire, qui remonte à 1938, elle se partagera symboliquement entre les villes de Dijon, Nuits-Saint-Georges et Beaune. Un défi géographique qui symbolise d’autant plus l’importance stratégique de l’événement que son organisation, habituellement confiée à un syndicat viticole, est directement placée sous la conduite du « patron des patrons » : la Confrérie des Chevaliers du tastevin.
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