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#22
DECEMBRE - FEVRIER 2011

J'ACHÈTE #22

L'ÉDITO

Faudra-t-il un jour repréciser la définition du patrimoine ? Immatériel ou matériel, ce nom tend à couvrir un spectre de plus en plus large de nos émotions. Pour un oui et pour un non, sous une forme ou sous une autre, nous voulons défendre à travers lui le témoignage de notre culture, la revendication de notre identité. Derrière ce phénomène croissant, on sent bien qu’il y a la crainte de la perte des repères. Le monde est foisonnant, l’éducation semble fuyante et l’argent est passé aux commandes. Surtout quand il est virtuel. Alors, il y a danger.
Que reste-t-il de nos ancêtres et de nos croyances ? Comment faire connaître et reconnaître à nos semblables ce qui nous caractérise et nous définit au-delà du temporel ? La notion de patrimoine universel est un début de réponse. Elle permet de stigmatiser aux yeux du monde la dimension exclusive et la fragilité d’un site, d’un édifice, d’une culture…
Bientôt, le cap des 1 000 biens inscrits à l’inventaire de l’Unesco sera atteint. Dont la moitié, ou presque, concentré en Europe et en Amérique du Nord. Le culturel étant quatre fois plus représenté que le naturel. Avec une constante inscrite dans les gènes de l’universalité : l’esprit de sauvegarde. Il est aisé de comprendre comment une seule région aussi riche que la nôtre peut susciter les initiatives dans ce domaine. Après Vézelay et Fontenay, La Charité-sur-Loire aussi (au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle), toute la Bourgogne se mobilise pour soutenir la candidature des Climats. Le dossier est solide comme le roc, enraciné comme un cep de pinot ou de chardonnay, béni des dieux, Bacchus en tête. L’élan qui accompagne l’union sacrée de Nuits-Saint- Georges, Dijon et Beaune dans l’organisation de la prochaine Saint-Vincent souligne qu’on ne plaisante pas avec ça.
Pour autant, à la lecture de ce numéro, vous apprendrez qu’un autre territoire bourguignon, aux rondeurs affirmées, va lui aussi tenter sa chance. Le Charolais-Brionnais rêve d’inscrire à son tour ses bocages au patrimoine universel. Pourquoi pas ? A y regarder d’un peu plus près, les arguments ne manquent pas pour engager cette nouvelle croisade.De toute façon, ces rêves d’Unesco ont déjà le mérite de nous interroger sur nous-mêmes et de nous faire prendre conscience de ce qui nous entoure. Rien que pour cela, nous serons toujours là pour les partager avec vous.

Dominique Bruillot

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