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#33
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2013

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L'ÉDITO

L’ histoire de cette cabotte nous touche au plus profond de nous-mêmes. Elle rassemble les ingrédients qui font de la Bourgogne une région au caractère exclusif, différent. Elle nous parle de pierre, de savoir-faire, de transmission, de partage et de générosité. Elle est l’œuvre d’un maçon pas tout à fait comme les autres, lui aussi, puisque Martial Ducherpozat, 15e du nom dans son entreprise, a le privilège d’avoir inscrit son patronyme dans le Guiness Book. L’affaire ne s’arrête pas là. Le fils de la maison est déjà sur les rangs pour qu’on ne « vole » pas à sa famille, solidement ancrée dans la Côte de Nuits malgré des racines dans la Creuse, le titre envieux de plus grande lignée de maçons.
Le hasard ne doit rien à l’affaire : pour durer, il faut être engagé dans son art et ne pas vivre reclus. Sans partage, le savoir n’est rien. C’est donc dans cet esprit, mais aussi à l’occasion de la 4e édition de la soirée des Cabottes d’or®, portée par notre revue et l’association nuitonne – bien nommée – La Cabotte, que Martial Ducherpozat a repris ses outils de tailleur de pierre afin de rendre hommage au monde du vin par ce qu’il a de plus emblématique : cet abri de pierres sèches, témoin du labeur des hommes du terroir, qui égaie pourtant si joliment nos vignes. Séduit, le vigneron Philippe Charlopin s’est empressé d’acquérir la cabotte en question pour en garnir son jardin. Logique jusqu’au bout de sa démarche, le maçon a alors décidé de remettre le produit de cette vente à l’association des Compagnons du Devoir de Dijon. La boucle est bouclée.
L’histoire ne dit pas encore si, entre le compas et l’équerre, les apprentis, aspirants et autres itinérants du Tour de France passant par la rue Mazen, auront conscience de cette chaîne de solidarité qui les entoure. Elle nous enseigne simplement que les hommes ont des valeurs qui associent le devoir à l’esprit de liberté. Depuis la nuit des temps, depuis surtout les grands chantiers médiévaux dédiés aux cathédrales, le compagnonnage démontre qu’il est plus fort que les effets de mode. En 2013, chez les Compagnons du Devoir, ils sont ainsi près de 3 000 à parfaire leur formation en sillonnant les routes de leur Tour de France. Beaucoup d’entre eux, plus de la moitié sans doute, deviendront des chefs d’entreprise et s’appliqueront, jusqu’au bout de leur parcours professionnel, à transmettre leur savoir-faire. Voilà qui nous change de la téléréalité et des « veaux » idiots et avachis qui en sont les héros.

Dominique Bruillot

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