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#38
JUILLET - AOUT 2014

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L'ÉDITO

A force de sillonner ses vignes, ses plaines, ses villes et ses villages, la Bourgogne agit comme un concentré majestueux de la France. Manger et boire, on le savait déjà, est un art consommé dans la patrie des plaisirs épicuriens. Mais apprécie-t-on vraiment tout ce que nous offre un territoire aussi diversifié ? Avons-nous conscience que derrière les grands crus du territoire de Gevrey-Chambertin, de verre en vert, se livre une nature exceptionnelle que survole avec grâce le faucon pèlerin ? Apprécions-nous vraiment le bonheur multiple que propose cette région dans ses moindres recoins ?

Ce numéro aurait pu ressembler au marronnier commerçant que l’on vous sert avec un sourire dès que les beaux jours arrivent. Personne, ici, n’osera nier notre militantisme chauvin pour ces hommes et ces paysages qui occupent nos pages à longueur d’année. Personne, non plus, ne fera la fine bouche face à de telles propositions qui, une fois encore, propulsent la Bourgogne au premier rang des destinations touristiques à vivre et à (re)découvrir avec envie et curiosité, au-delà des chemins entendus du dépliant

touristique, même si ce dernier fait lui aussi son travail. Un exemple pour commencer : traverser le Morvan en empruntant les chemins du GR13, à son rythme. Une torture ? Un défi ? Rien de tout cela, juste une façon de glisser son cerveau dans ses mollets pour apprécier la profondeur d’un pays qui a su conjuguer, tout au long de son histoire, l’appel de la spiritualité incarné par Compostelle et l’esprit rustre et généreux du Morvandiau. Dès lors, vous pouvez en toute tranquillité vivre votre retraite spirituelle

parmi les moines de Cîteaux, vous enduire des bienfaits de la vinothérapie à Meursault, vous glisser dans la peau d’un centurion romain à Autun et plonger à Poil (ça, c’est le nom du village) dans un univers lacustre. En toute circonstance, votre choix, puisqu’on vous y invite, sera le bon.

La Bourgogne a de nombreux crus à la carte mais elle a bien évidemment d’autres choses à offrir. Une nature comme celle-là s’appréhende avec un minimum de connaissances et ne se livre pas au premier venu.

Complexe et raffinée, inspirée et en même temps décomplexée, la Bourgogne mérite mieux qu’un cliché réducteur qui la renvoie dans les vingt-deux, ou plutôt à son vin, quand bien même ce dernier demeure l’un de ses ambassadeurs universels. Prendre la vie comme elle vient est une philosophie qui colle à l’esprit des lieux, selon ses propres aspirations, son budget ou sa foi, pourquoi pas. Une sacrée nature (ou nature sacrée

c’est selon) justifie de prendre son temps pour l’apprécier. Tout est dans les pages qui suivent.

Dominique Bruillot

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