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JUILLET - AOÛT 2015
Couverture nationale
Couverture Saône-et-Loire
Couverture nationale
L'ÉDITO
Vézelay, Fontenay et La Charité-sur-Loire se sentent moins seuls. Un gros morceau vient de les rejoindre, un « paysage culturel » façonné par la main de l’homme, une bande de terre de 50 kilomètres de longueur, une mosaïque de 1 247 parcelles appelées « climats », qui fait rentrer dans son champ magnétique le cœur historique et déjà sauvegardé de la capitale de la Bourgogne, l’espoir aussi que demain, nous aurons construit l’une des plus belles destinations œnotouristiques au monde.Le 4 juillet 2015 sera à la Bourgogne ce que le 4 juillet 1776 est aux Américains : une date historique, un point de repère pour notre histoire.
En reprenant, au tout dernier moment des discussions, une place dans la catégorie des « paysages culturels » en lieu et place de « site culturel », les climats de Bourgogne ont élargi, sans le vouloir finalement, leur champ de tir. La notion de « paysage » renvoie à celle de « surface », elle englobe la vie de ses habitants, elle distille déjà l’idée qu’un élan commun porté par une population concernée de près de 500 000 habitants a toutes les raisons de déployer une énergie salutaire. Qui peut perdre dans cette situation ? L’œnotourisme, l’environnement, le patrimoine, le vin lui-même ? Certainement pas.
Nous défendrons cette vision réjouissante de l’évolution du cœur viticole de la Bourgogne en faisant le pari que nos « ducs » d’aujourd’hui sauront prendre un chemin commun main dans la main, pour le bien de celles et ceux qui les élisent, pour le bien de l’humanité puisqu’il en est question désormais.Cela passera par quelques concessions, de l’humilité et de la solidarité. Sur ce principe, celui d’une volonté labellisée par l’Unesco, c’est l’intérêt général qui prime.
Dans les mois à venir, les choses vont s’organiser, les initiatives vont affluer, les tentatives de récupération à bon compte du potentiel dévoilé aussi. Il nous faudra donc être vigilants, encourager les bonnes intentions et veiller au grain de l’ivresse d’une consécration qui suscitera, c’est humain, bien des convoitises. Pour les climats de Bourgogne, l’événement devra être célébré régulièrement, chaque année pourquoi pas, en pesant le pour et le contre d’une situation totalement nouvelle.Nés un 4 juillet, les climats de Bourgogne ne pouvaient pas rêver à meilleur symbole.
”
Dominique Bruillot
AU SOMMAIRE
En attendant que le Festival de musique mécanique de Dijon, l’un des plus gros d’Europe, fasse résonner orgues de Barbarie et de foire dans les rues de la capitale bourguignonne, rencontre avec l’extraordinaire collection de limonaires de Paul Bocuse, qui fut le parrain de la manifestation et entretient une seconde passion pour ces véritables orchestres en armoire et carton perforé.
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Bordé à l’est par Montceau-les-Mines et au sud par le Charolais-Brionnais, le centre-ouest de la Saône-et-Loire n’est pas un des secteurs les plus touristiques du département. Loin des lumières des côtes chalonnaise et mâconnaise, ce pays de bocage et de petite industrie traversé par l’Arroux respire pourtant la Bourgogne à pleins poumons. Suspendu à son paramoteur, le photographe normand Francis Cormon a pris de l’altitude pour nous faire découvrir cette Sâone-et-Loire-là sous un autre jour.
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Pour ce deuxième rendez-vous avec les métiers enseignés à l’école hôtelière du lycée dijonnais Le Castel, le professeur Franck Béhérec et le professionnel Alexandre Carbillet ont proposé deux versions d’un grand classique de la pâtisserie inspiré du monde du vélo : le Paris-Brest. C’est la gourmandise qui l’emporte au sprint.
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En inscrivant le 4 juillet dernier les climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine de l’humanité au titre de « paysage culturel », l’Unesco a choisi de préserver un modèle de terroir bien particulier. Une reconnaissance qui garantit la conservation et la transmission de nos paysages et de nos savoir-faire pour les générations futures. Avec, à la clé, de gros enjeux économiques et touristiques.
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Destination le Haut-Doubs où Dominique Esmonin n’a pas attendu les énarques pour initier un rapprochement entre Bourgogne et Franche-Comté. Avec quelques amis doubistes proches, dont le chef étoilé Jacques Barnachon et la famille Fesselet, ce Bourguignon a même fait du Russey une capitale des vins. Direction Dole ensuite, où des galeries éphémères occupent les commerces vides du centre-ville durant l’été…
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