#47
FÉVRIER - MARS 2016
Couverture nationale
Couverture Yonne
Couverture nationale
L'ÉDITO
Bourgogne-Comté. C’était le premier nom que nous voulions donner à notre magazine à sa création, en 1994, une paille dans le temps. Tout cela parce qu’une population de 1,6 million d’habitants semblait insuffisante pour faire le pari économique d’une revue régionale. Une erreur de jugement vite rectifiée qui allait aussitôt donner naissance, après révision du projet, à deux magazines : Bourgogne Magazine, toujours bien portant, et Pays comtois, aujourd’hui disparu après avoir vécu une vingtaine d’années et être repris (ceci expliquant peut-être cela), par un groupe de presse moins titillé par la question territoriale. Autre histoire…
En 2016, Bourgogne Magazine se porte plutôt bien. Avec quelque chose comme 30 000 pages publiées derrière lui, il est une institution médiatique qui doit sa longévité à une permanente remise en question. Au moment où une réforme impose le mariage de la Bourgogne et de la Franche-Comté, serait-on en droit de s’interroger sur le destin de ce média qui nous passionne depuis si longtemps ? Devons-nous ouvrir nos pages à la connaissance de nos voisins et amis franc-comtois ou au contraire accentuer ce qui constitue notre originalité ?
D’aucuns, dans un élan candide et distancié (en clair, loin des sensibilités locales) diront que l’ouverture aux autres est la solution de tous nos problèmes et qu’une posture identitaire serait un repli. Qu’ils en fassent le pari, avec leurs économies. D’autres, au contraire, affirmeront que c’est le moment où jamais de sacraliser nos différences et de les mettre dans du formol, comme on taxidermise les plus belles espèces. Deux perspectives qui interpellent pour le moins.
La vérité est entre les deux. C’est la quadrature du cercle à laquelle nous sommes confrontés : rester Bourgogne Magazine, créer un clone franc-comtois ou faire un mix des deux. Même si nous avons réfléchi depuis longtemps à cette question, fidèles amis lecteurs, nous restons à votre écoute. Le fait politique n’est habituellement pas notre tasse de thé, encore moins notre tastevin de pinot noir. Le mariage de la Bourgogne et de la Franche-Comté va-t-il changer notre destin ? On y sera attentif, sans en faire tout un fromage pour autant, fut-il du comté.
”
Dominique Bruillot
AU SOMMAIRE
Le mariage entre Bourgogne et Franche-Comté est consommé. En attendant de voir qui retrouvera les siens dans cette union placée sous le signe du savagnin et du pinot, du comté et de l’époisses, du Jura et du Morvan… il nous a paru naturel de demander à la présidente Marie-Guite Dufay ce qu’elle compte faire de tout ça, à l’homme de télévision régionale Jean-Pierre Bennechet ce qu’il en fit à une autre époque et au professeur Robert Chapuis ce que l’on pourrait en faire...
Parmi les quelque 200 hauts lieux du patrimoine bourguignon représentés dans le récent ouvrage de l’aquarelliste auxerrois Roger Hirsch, nous avons sélectionné une dizaine de châteaux, tous peints avec un souci du détail architectural qui n’exclut pas la sensibilité. D’une rugueuse forteresse médiévale à un fleuron de l’architecture Renaissance, un voyage romantique à travers les vieilles pierres de nos quatre départements.
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Parce que ce territoire rural de Saône-et-Loire ne se limite pas à quelques vaches dans la prairie, le Pays Charolais-Brionnais a décerné des prix à ses entreprises les plus méritantes. Portrait de trois d’entre elles ayant choisi l’innovation ou la tradition pour produire du «Made in Charolais-Brionnais».
Irancy réunit tous les ingrédients pour décrocher le titre de village le plus rouge de nos vignobles. Son histoire mouvementée, son appellation si identifiable et son addiction à la laïcité auraient même pu en faire une destination peu conventionnelle pour la Saint-Vincent tournante 2016. Pourtant, on a rarement vu autant de solidarité autour de la restauration de l’église et de la préparation de ce grand rendez-vous festif. Vive le paradoxe bourguignon !
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Témoins de l’histoire hospitalière du Pays beaunois, la chapelle du Saint-Esprit à Beaune et la léproserie de Meursault sortent d’une réhabilitation spectaculaire et salvatrice. Condamnées à l’oubli, les bâtisses revivent aujourd’hui grâce à deux projets distincts en lien avec le tourisme.