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#49
JUIN-JUILLET 2016

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L'ÉDITO

Il n’a pas encore de nom et aura peut-être bien du mal à en trouver un qui « claque » vraiment. En attendant, le futur Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne (long à définir, comme on vient de vous le dire), porte en lui la question du devenir d’un territoire. Ce genre de projet fait toujours peur. Annoncé en fanfare par les politiques (François Fillon, alors premier ministre, puis François Hollande lui-même), il produit son effet dans l’opinion tout en agitant les esprits sur le terrain. Un parc, par définition, c’est un territoire circonscrit, dans lequel une charte va imposer ses règles. 

Dans le Châtillonnais, qui présentement passe de la Bourgogne à la Champagne sans se soucier des frontières administratives, il implique un changement radical de comportements pour ses habitants, les promesses d’un développement salutaire et une posture environnementaliste. Certains agriculteurs et élus, soucieux de leur liberté régalienne, peuvent ainsi se sentir dépossédés, voire menacés. Face à eux, la majorité consensuelle, il faut bien l’avouer, y voit surtout l’espoir de sauver un espace oublié, pour ne pas dire à l’abandon. La communauté des communes du Pays du Châtillonais, pour ne citer qu’elle, c’est 23 habitants au kilomètre carré. Autant dire un désert, victime du jacobinisme ambiant, abandonnée à son sort par une société qui préfère la loi du nombre à l’aménagement territorial, clientélisme oblige.

Dans cette situation vécue par de nombreux autres pays en France, la perspective d’un parc national devrait regonfler le moral des troupes et amener les forces vives en place à saisir l’opportunité proposée pour doper le tourisme et entretenir un paysage qui a encore de nombreux enseignements à offrir. Pour y parvenir, c’est chose entendue, l’union fait la force. Maintenant que le projet est décidé, il appartient aux courants en présence, de droite comme de gauche, de Bourgogne comme de Champagne, d’œuvrer dans un même sens pour faire de leur cadre de vie, le Mercantour des années à venir, l’Eldorado du circuit court, le réveil des belles intentions. Sans exagérer, ou alors qu’on nous prouve le contraire, il est le parc de la survie.

Dominique Bruillot

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