#45
SEPTEMBRE - NOVEMBRE 2015
Couverture nationale
Couverture nationale
L'ÉDITO
Ce numéro vous propose un voyage dans l’univers du patrimoine du XXe siècle en Bourgogne. Adieu cathédrales gothiques, églises romanes et vieilles caves voûtées. La Bourgogne captée par nos photographes est celle que les plus de 20 ans ont vécue comme un environnement naturel, une évolution de leur cadre de vie, avec des projets architecturaux tantôt décriés, tantôt sublimés, les laissant rarement indifférents.Alors, la question est posée : que restera-t-il de tout cela ? Déjà, certains édifices, comme le lavoir des Chavannes en Saône-et-Loire, qui fait (avec notre accord on vous rassure) la « une » de ce numéro, risque de disparaître à tout jamais, faute de solutions pour le faire revivre. C’est toute la notion de patrimoine qui est en jeu. Ce qui fait un temps la gloire des hommes peut, du jour au lendemain, devenir la honte (ou l’oubli ?) d’une époque. À voir ce qui passe dans le monde, avec ces destructions abjectes de notre patrimoine mondial exécutées par Daesh, il convient de se souvenir que toute construction est l’évocation d’un contexte, d’une culture, voire d’une mémoire à jamais inscrite dans l’esprit collectif. Qu’on aime ou pas, ces bâtiments ont eu pour vocation de rompre avec les habitudes, souvent avec une certaine idée du confort de l’homme. Ils méritent respect. Avec l’aide de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), qui veille sur le Label « Patrimoine du XXe siècle », Bourgogne Magazine propose un regard à la fois distant et chaleureux sur ce patrimoine aussi récent que fascinant. Avec toute notre attention. Qu’allons-nous conserver finalement ? Qu’allons-nous éliminer de notre champ de vision ? Qu’allons-nous tout simplement détester ? Qu’allons-nous magnifier comme une œuvre d’art ? Rien ni personne, au-delà des commentaires d’experts qui s’expriment dans nos pages, ne le sait vraiment. À l’image de François Nedellec, porté par une vie de conservateur en chef, on peut même se demander si l’idéal futur de l’acte commémoratif se résumera à une éolienne plantée sur un rond-point, deux symboles d’un XXe siècle tous azimuts du point de vue architectural. N’ayant pas vraiment d’avis sur la question (on laisse cela aux grands penseurs), on vous donne ici l’occasion d’apprécier ce que l’avenir nous réserve. En se disant parfois que le génie n’est pas toujours reconnu en son temps.
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Dominique Bruillot
AU SOMMAIRE
Que l’on soit directement issu ou pas de la lignée des fondateurs importe peu. Chez Bichot, la notion de maison familiale est une évidence qui s’impose à tous. Présente sur l’ensemble des vignobles de la Bourgogne, de Chablis au Beaujolais, cette véritable institution de souche beaunoise est un livre ouvert sur l’histoire du vignoble bourguignon. Avec un casting à la hauteur, la preuve par neuf de ses membres !
De tous les beaux-arts, la statuaire est certainement le plus présent dans l’espace public. Alors que la Bourgogne s’est distinguée dès le XIIIe siècle par son école de sculpture religieuse, la vocation de la région pour la statuaire monumentale a su traverser les époques pour se perpétuer de nos jours à travers nos places, nos parcs, nos églises…
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Progressivement, le réseau « Villes et Pays d’art et d’histoire » (184 territoires labellisés en France à ce jour) tisse sa toile sur l’Hexagone. Encadré par le ministère de la Culture, ce label a pour but la valorisation de tous les patrimoines, mais surtout l’initiation d’un large public à la connaissance des territoires. À l’occasion de ses 30 ans, petit portrait de la structure nationale et des 10 territoires bourguignons (7 villes et 3 pays) qui en font partie.
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Les statistiques parlent d’elles-mêmes : la Bourgogne n’est pas le fief des architectes, contrairement à d’autres régions voisines. Pourtant, à voyager dans les univers architecturaux qui traversent le XXe siècle, portés par une évidente diversité sociale qui va des cheminots de la Nièvre aux élans urbanistiques de Dijon, on se surprend à constater l’incroyable richesse de ce patrimoine appelé à vivre au-delà des instincts créatifs qui lui ont donné naissance… ou pas.
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